Ancien ministre de la Sécurité, ancien médiateur de la république, Secrétaire général du Conseil National de la Transition en 2010, ancien député, Dr Sékou Koureissy Condé qui maîtrise les questions de paix et de sécurité, s’est à son tour, exprimé sur la crise en cours en Guinée. Il pointe du doigt le manque de dialogue.

Comme plusieurs personnalités politiques, le Directeur exécutif du Cabinet panafricain African Crisis Group, s’inquiète d’un déficit de dialogue en Guinée. Pourtant selon lui, la meilleure issue reste les pourparlers. « Je pense que la solution, la bonne solution, c’est le dialogue inclusif. Il faut en arriver là et c’est ce que je souhaite. Je pense que nous sommes un petit pays de 15 millions d’habitants, très riche et très jeune dans sa majorité. Nous n’avons aucun intérêt à développer l’épreuve de force entre les couches. Quelles que soient leurs tendances, il faut rechercher le dialogue. Il faut rechercher les voies du développement par la paix.›› affirme l’ancien membre du parlement dissout le 5 septembre.

Il y a presque un an, le coup d’État qui avait renversé Alpha Condé avait suscité beaucoup d’espoir chez les guinéens. L’ancien ministre de la sécurité invite les populations à toujours garder espoir tout en « Je pense que le président Mamady Doumbouya est venu au pouvoir pour solder le passé. Il a été en cela accueilli et applaudi par la majorité, la quasi-totalité de la population. Je l’invite à garder cet espoir, ce calme, à reprendre en main la question-clé de notre société qui est le chantier de notre société, à savoir la réconciliation. L’histoire de la Guinée est parsemée de violences d’Etat. De l’indépendance à nos jours, quand vous faites le bilan, vous voyez que la dose de violences est infiniment plus élevée que la dose d’actes symboles de paix. Donc, il faut rééquilibrer et je compte sur lui pour revenir à ce schéma.» a-t-il ajouté.

Pour l’avenir de la Guinée, il conclut par dire que « En Guinée comme dans les autres pays africains, il faut que la question militaire soit posée dans le débat. Il faut que le phénomène militaire soit analysé sur le moyen et le long terme. Sinon, nous ne sortirons pas des cycles de coups d’Etat. Aujourd’hui, ils sont jeunes, ils ont des armes, ils ont la volonté de garder le pouvoir.  Ce sont nos frères,  sœurs,  fils et filles, cousins et cousines. C’est la même société. » conclut-il sur cette question. 

Arabiou