L’éducation guinéenne l’emporté cette fois-ci sur l’éducation à la guinéenne, que l’administration guinéenne l’emporte aussi sur l’administration à la guinéenne, car notre administration se nourrit de notre éducation. 

Le processus de refondation enclenché par les nouvelles autorités nous touchera directement ou indirectement en tant que citoyen, nous aurons toujours le choix de les accompagner ou pas dans leur démarche, mais sauf que, quand-t-il s’agit de décider de l’avenir de notre pays, nous nous devons d’y prendre part d’une manière ou d’une autre, surtout quand cela y va dans l’intérêt supérieur de la nation.

Nous avons longtemps misé sur un système éducatif qui a fini par nous piéger avec ses démarches circonstancielles pour manipuler l’éducation guinéenne tout en l’adaptant à une humeur qui va plaire à la population, et non à l’humeur que dégage la réalité en face. Du coup la formation de nos enfants a été pris en otage avec le concours bien sûr de tous les acteurs et de toutes les couches sociales, parce qu’ils ont fini par l’accepter ainsi. Ces personnes qui manipulent notre éducation sont et restent les mêmes qui servent dans nos administrations, de ce fait, ils font tout pour reconduire les mêmes réalités dans les fonctions qui ne tiennent compte ni de la compétence, ni de la qualification professionnelle. Ils ont opté pour une éducation médiocre qui a fini par laisser place à une administration ni effective, ni productive.

Les résultats de nos différents examens de cette année continuent à faire réagir de par des questionnements et des inquiétudes liés à l’efficacité de notre système éducatif, à faire des heureux et des malheureux et surtout à susciter des polémiques interminables dans la cité. Tout cela est normal, car à toute nouvelle donne, de nouvelles réactions, positives ou négatives, ces réactions restent la toute première étape de résolution, dans la mesure où les réponses apportées à ces différentes réactions pourraient être d’importants facteurs de solutions. 

L’ère est-elle favorable pour chercher à désigner les véritables responsables de cette situation qui avait longtemps perduré ?

Situer les responsabilités serait une Lapalisse, dans la mesure où les éternels  responsables de ce tohu-bohu éducatif restent et demeurent les guinéens de tout bord confondu, ce qui est fait est fait, mais l’on peut dorénavant changer cette donne si toutefois nous arrivons à consommer à digérer ces résultats issus de la véracité et de la réalité des choses, afin que chaque guinéen se sente coupable quelque part afin d’apporter son grain de sel dans ce sens. Ne serait-ce qu’une seule solution proposée par personne,notre système éducatif deviendrait l’un des meilleurs au mondepour le bien-être de l’école guinéenne et de l’administration guinéenne. 

Proposons des solutions avec des actions ad hoc nécessaires à leurs effectivités 

Chaque guinéen doit aujourd’hui penser aux solutions qui puissent être utiles pour le rayonnement de notre système éducatif, lequel système ne se limite pas qu’au pré-universitaire, il concerne également la formation technique et professionnelle, la formation universitaire et s’étend à l’administration qu’il ravitaille de par ses fruits.

Tenir compte de certains facteurs et réalités qui ont toujours été relégués au second plan dans ce pays, qui pourraient quand-même apporter énormément de chose à notre désormais ambitieuse éducation.

Il y a des solutions qui sont fréquemment proposées, mais qui doivent être améliorées  et d’autres qui sont nouvelles avec les nouvelles opportunités qui se présentent à nous, ces solutions sont entre autres :

-Impliquer tous les acteurs de la vie socio-politique et économique, car chaque composante a une part de responsabilité et doit agir dorénavant pour changer la donne ;

-Sensibiliser et mettre au même niveau d’information les encadreurs, les encadrants, les élèves et les parents d’élèves sur la nouvelle démarche entamée en vue de leur implication et de leurcollaboration effective pour un résultat effectif ;

-Augmenter le budget de l’éducation nationale de sorte qu’il puisse répondre aux urgences et aux défis imminents du moment ; 

-Créer une relation de complémentarité entre l’enseignement pré-universitaire, l’enseignement technique et professionnelle et l’enseignement supérieur pour une harmonisation de notre éducation avec les réalités du monde socioprofessionnel ;

-Etudier et évaluer les besoins de notre pays en ressources humaines chaque cinq (05) ans afin de créer de nouvelles matières, options et filières dans nos écoles et universités pour former des profils demander  à cet effet ;

-Ne pas serrer que les examens nationaux, il faut aussi tenir compte des classes intermédiaires par lesquelles les candidats transitentavant d’arriver dans les différentes classes d’examen ;

-Moderniser l’éducation avec l’utilisation des NTICS en milieu scolaire et universitaire ;

-Vulgariser les lycées techniques qui sont peu connus jusqu’ici, mais qui font des élèves des produits employables avec un simple Bac, lier la théorie à la pratique dans les écoles ordinaires ;

-La formation des formateurs est une solution envisageable, mais il faut prioriser ces formateurs qui sortent de nos écoles et instituts ayant pour vocation de former des jeunes enseignants qui ne seront plus à former, mais qui auront juste besoin d’une mise à niveau de temps à autre ;

-Impliquer les anciens boursiers d’Etat dans l’éducation nationale, ce sont des produits de l’éducation guinéenne à la base, qui ont une idée sur le système et qui ont eu la chance de sortir du pays pour des études à l’étranger. Malgré la fuite des cerveaux, beaucoup de ces anciens lauréats sont là aujourd’hui et de surcroît certains parmi eux sont désœuvrés malgré leur titre honorifique  et leurs diplômes honorables, c’est l’une des tristes réalités de ce pays. L’Etat peut réparer cette injustice vis-à-vis de ces dignes fils qui ont eu à défendre ses couleurs et qui ont eu l’audace de retourner pour servir leur patrie, nonobstant les difficultés rencontrées et les défis surmontés durant leur cursus, en vérifiant l’authenticité de leurs diplômes en vue de leur engagement à la fonction publique pour leurs permettre de mettre leurs expériences au service de notre éducation, de notre administration, bref de notre nation.

NB : il doit y avoir la mise en place d’un mécanisme de suivi efficace des boursiers d’Etat avant, pendant et après leurs cursus universitaires pour pouvoir limiter au maximum possible la fuite des cerveaux et créer les conditions nécessaires à leur retour au pays en tant que soldats de l’éducation.

Une fois que ces différents aspects sont pris en compte, l’on pourra désormais s’attendre au rayonnement de notre éducation partout.

Vive l’éducation guinéenne !

Vive l’administration guinéenne !

Youssouf KOUROUMA

Professeur de droit à l’Université Kofi ANNAN de Guinée(UKAG)

Porte-parole du réseau des guinéens diplômés de la diaspora (RGDD)

-Président de l’ONG tout pour le bien-être (TBE)

-Ancien lauréat diplômé en Master diplomatie et arbitrage international, Maroc.