Plus d’une décennie après le massacre du 28 septembre, le procès peine à s’ouvrir. Les victimes sont encore à l’attente. Pour Cheick Sako, ancien ministre de la Justice, ce retard est dû à un manque de volonté politique. Il laisse entendre que le problème n’est pas d’ordre infrastructurel comme l’a évoqué le régime d’Alpha Condé.

« Ce procès est emblématique pour le pays. Je l’ai dit quand j’étais en fonction. La Guinée n’a pas le choix, il faut aller à ce procès. Moi, avant de partir, il y avait deux options. C’était d’organiser le procès au cinéma Liberté ou à la limite la Cour d’appel de Conakry. Construire un nouveau bâtiment, ce n’est pas ça le problème essentiel. Il y a un manque de volonté politique. S’il n’y a pas de volonté, il n’y aura pas ce procès-là alors qu’on n’a pas le choix. »

L’ancien garde des sceaux reconnaît avoir eu une responsabilité dans cette situation de retard. Cheick indique avoir manqué de posé des actes qui auraient permis

« J’ai aussi une part de responsabilité là-dans. Quand je suis arrivé, j’ai donné les moyens à trois magistrats et j’ai exigé que l’instruction soit clôturée à la fin de l’année 2017, mais ce n’était pas évident. Les magistrats, on les a détachés de leurs juridictions. Une fois que l’instruction a été clôturée, il fallait l’organisation matérielle. Le comité de pilotage a été créé difficilement et a commencé à travailler. Il fallait chercher un site »

Le massacre du 28 septembre a été perpétré en 2009, sous le régime du capitaine Moussa Dadis Camara. Plus de 150 personnes ont perdu la vie au cours de cet événement qualifié de « crime contre l’humanité ».

Ib’n KABA