C’est à travers une note officielle, que le Gouvernement guinéen a annoncé en janvier dernier, la suspension de la délivrance des passeports biométriques. Après l’annonce de la reprise du service dans les prochains jours, le ministre de la Sécurité s’est exprimé ce mercredi, sur les principaux motifs de cette suspension.
Intervenant dans l’émission Mirador, Bachir Diallo a expliqué de fond en comble, la raison qui a motivé la décision du Gouvernement. Il est tout d’abord revenu sur le processus de production des passeports guinéens, avant de mettre l’accent sur l’interruption qui a abouti à la suspension du service de délivrance.
« On s’est mis en partenariat avec quelqu’un qui fournit le carnet (ce n’est pas le passeport encore), ce dernier c’est la société IRIS. Mais IRIS ne produit pas les carnets, IRIS a juste le matériel technologique pour pouvoir enregistrer les données des clients, d’un citoyen sur la puce qui compose le passeport. Et ensuite, concevoir une base de données pour héberger toutes les données. IRIS à son tour a sous-traité le carnet avec un autre partenaire. Le carnet, c’est trois éléments : les feuillets, la couverture et le cerveau du passeport qui constitue la puce. Ce partenaire aussi à son tour, qui n’est fabriquant que de feuillets, a sous-traité la couverture avec un autre partenaire et la puce avec un autre partenaire. Une fois qu’il reçoit les puces et les couvertures de ses partenaires, il a les feuillets, il fait l’assemblage et ça constitue le carnet. C’est ce carnet que IRIS récupère et envoie en Guinée. Maintenant, il se trouve que, IRIS n’était plus en mesure de fournir ce carnet, parce que ses partenaires n’arrivaient plus à lui fournir les différents éléments qui composent le carnet, c’est-à-dire, la puce et la couverture, ils avaient les feuillets. Il fallait trouver un autre partenaire. IRIS a trouvé un autre, celui qui le fait pour le Sénégal, mais la fabrication d’un passeport qui correspond à la couleur, la sécurité, ça lui a pris un temps et c’est ce qui a entraîné cette interruption. »
Poursuivant son intervention, le ministre de la Sécurité, a apporté des précisions sur les dispositions qui ont précédé la décision de suspension des enrôlements.
« IRIS a sous-traité sa représentation ici en Guinée, avec une société du nom de Louba. Lorsqu’ils n’étaient plus en mesure de nous fournir en carnet, il fallait anticiper. Donc, on a gardé un petit stock pour les malades, les boursiers et c’est ce stock qui est en train de s’épuiser. Mais, on ne pouvait pas aller en Malaisie, Covid oblige. Est-ce qu’il fallait laisser les citoyens continuent à s’enrôler ? Le jour qu’il y aura des carnets, comment est-ce qu’on va évacuer ces arriérés ? Et ici et à l’extérieur. En tant que ministre, j’ai pris l’initiative de suspendre jusqu’à nouvel ordre tous les enrôlement. »
Des discussions en Malaisie avec les responsables de la société IRIS
Après la suspension de la délivrance des passeports, le ministre Bachir, à la tête d’une délégation, s’est rendu en Malaisie, où il a eu des discussions avec les responsables de la Société IRIS. Selon le patron du département en charge de la Sécurité, la société IRIS a pris plusieurs engagements et a assuré que cette crise ne se reproduira plus jamais.
« Je leur (responsables de IRIS) ai dit la vérité. Je leur ai dit écoutez, aujourd’hui dans le monde, il y a un seul État qui n’est pas en mesure de fournir de passeport à ces citoyens et vous êtes responsables, ce n’est pas normal. Ils ont présenté leurs excuses et on promis que ça ne va plus jamais se répéter. Le PDG de IRIS va venir en Guinée et va rassurer le Gouvernement. Ils ont pris l’engagement de changement tout l’équipement qui est là et qui est vétuste… L’engagement le plus important qu’ils ont pris, c’est qu’une crise de cette ampleur ne va plus jamais se produire, parce qu’ils vont toujours avoir là-bas un stock de 600 000, en puces, couvertures et feuillets… »
A en croire Bachir Diallo, « 3 000 » passeports sont arrivés en Guinée, depuis sa visite en Malaisie et l’enrolement va commencer « ce mois », comme annoncé récemment.
Ib’n KABA