Interpellé pour « vol d’un écran téléviseur à Nongo par la brigade anticriminalité (Bac 5), le 4 février dernier », Lansana Bangoura, alias Roy a perdu la vie à la maison centrale de Conakry, ce lundi 14 mars. Remontés par la nouvelle de son décès, des jeunes de Yattaya Centre, ont bloqué la route, pour demander justice pour le défunt.
Inspecteur Kémo Camara, revient sur les circonstances de l’arrestation de la victime : « Ils sont venus présenter une mineure devant l’accusé, pour complicité de vol d’un écran téléviseur. Quand il été arrêté, on l’a envoyé au siège de la Bac 5 à Nongo. Ils ont tout fait pour le dissuader… Roy a dit qu’il ne connait pas la fille, une mineure âgée de 16 ans. Les témoins de la fille sont venus à la brigade et dire qu’ils ne connaissent pas l’accusé. Finalement on a différé le dossier devant le commissariat central de Nongo. Après on s’est rendu là-bas avec Me Koita, son avocat. Nous avons vu le commissaire, Colonel Blasco. Il a fourni tous les efforts pour mettre le dossier sur la table des OPJ (Officiers de police judiciaire). Ils ont été écoutés, les mêmes témoins de la mineure et monsieur Barry qui dit que son écran plat a été volé, disent qu’ils ne reconnaissent pas Roy. Donc le commissariat était obligé de le relâcher ».
Quelques jours après la libération de Lansana Bangoura, le plaignant, monsieur Barry et son équipe qui « n’étaient pas contents », ont décidé de déposer une plainte au tribunal de première instance de Kaloum. « C’est ainsi que Lansana Bangoura a été également déposé à la maison centrale ».
Pour la libération de Roy, la garde aurait demandé une somme de « 10 millions de francs guinéens ».
« Même ce matin on était en train de parler de ces 10 millions. Hier, à 20 heures 40, Roy et moi avions échangé. Et il ne m’a pas dit qu’il est malade. C’est ce matin qu’on vient de nous annoncer qu’il est mort », a confié l’inspecteur Camara à nos confrères de Guinee360.
Le défunt laisse derrière lui une veuve et 6 enfants. Les manifestants ont été dispersés par les forces de sécurité.
Aïssatou Djibril