A l’occasion d’une conférence de presse tenue ce vendredi à Conakry, l’Association des Victimes du Camp de Boiro, a davantage dénoncé les exécutions faites par « le régime du feu Président Ahmed Sekou ».
Abass Bah est l’un des ex-prisonniers du Camp Boiro dans son intervention, il a expliqué la manière par laquelle, le premier regime a procédé à la condamnation des gens « ils sont arrivés à un moment où ils voulaient avoir des condamnations, et comme ils ne pouvaient pas avoir des magistrats, des juges des institutions juridiques pour réaliser cela, ils ont pris toutes les photos, les remplacer à un point où tu ne peux pas voir la photo, mais seulement que le papier. Les photos étaient mises à deux niveaux, celui qui se trouvait dans la photo à droite était condamné à mort, celui qui était placé à gauche était condamné à perpétuité ».
Ce rescapé poursuit ses explications en précisant que quand « ils ont fini de repartir ces photos, il fallait maintenant les renverser et écrire le nom. Les gens se retrouvaient comme ça dans des situations inexplicables. Il y a un qu’ils ont retrouvé dans la partie droite, qu’ils ne pouvaient pas tuer parce que le Vatican était là. Ils ont sorti sa photo de la partie droite pour la remettre à gauche en le condamnant à perpétuité. C’était comme ça qu’ils s’amusaient avec des gens comme des cacahouètes. C’est comme ça les Barry 3, Soufiane, Magas …se sont retrouvés parmi les pendus au point 8 novembre ».
Pour le septuagénaire, si on est entre les mains de quelqu’un « qui est bourré de complexe d’infériorité, parce que tu n’as pas la connaissance, tu n’as pas mangé tous les jours de la bonne manière, ça fait de toi un haineux et tu as même peur de l’ombre de celui dont tu as le complexe ». L’homme rajoute : « c’est ce qui est arrivé ici. Les gens exécutés par le premier régime sont tous des gens exceptionnels. La Guinée avait les moyens de se faire sans même l’intervention extérieure, sur le plan intellectuel, moral, culturel, en un mot, sur tous les plans nous avions tous les moyens. Malheureusement ces moyens là faisaient un complexe à celui qui était là (Président Ahmed Sekou Touré ndrl). Il avait même peur de l’ombre des gens, alors il s’est dit qu’il faut les tuer. J’espère qu’il s’est rendu compte que le fait d’avoir tué, n’a pas réglé son problème. Il est resté le même complexé jusqu’à sa mort aux États-unis ».
Saïdou DIALLO