Dans les #GgEspace de ce matin, j’ai écouté le Président Cellou Dalein Diallo. Un passage m’a interpelé et je voudrais humblement y revenir. Je sais que certains, comme toujours ne le digéreront pas et m’insulteront. Ce n’est pas grave. Je joue mon rôle de citoyen et j’écris pour des esprits perméables, accessibles aux observations et interpellations.

Dans le jeu des photos, l’opposant s’exprimait à propos de M. Tibou Kamara, aujourd’hui presqu’homme à tout faire d’Alpha Condé, pourtant, violemment opposé à lui, il y a quelques années. Ce super ministre et un des maillons forts du régime actuel est aussi un bon ami de Cellou Dalein. C’est très normal, au nom du fair-play politique, mais paradoxal au même moment. Cela soulève des interrogations, des plus légitimes, chez les esprits traversés par une certaine lueur. Le pire adversaire à tout point de vue du président candidat, à ce jour est M. Cellou Dalein et vice-versa. Je me demande, comment est-ce possible, excusez-moi de l’exemple, d’être ami de Satan et de Dieu à la fois? 

La politique est un jeu, normalement. Mais celle en Guinée a toujours été cynique et je me désole pour ces nombreux jeunes qui ont mon âge ou sont un peu moins ou plus âgés que moi, qui n’ont rien compris et qui perdent leurs vies, cassent chez leurs voisins, les détestent ou les renient pour des acteurs politiques généralement très proches, qui ne se gênent de cacher leur proximité.

Demain, s’il y a des violences, des morts, Dieu nous en préserve, ces gens se retrouveront autour de la table, pour dialoguer et se partager le pouvoir, comme en 2010. Ne soyez pas étonnés, si jamais Cellou arrivait au pouvoir, de voir les sieurs Kiridi Bangoura, Baidy Aribot, Tibou Kamara, Amadou Damaro ou Makanera, dame Domani Doré etc., Ministre de la République. Ne soyez pas étonnés, qu’un stade à Labé porte éventuellement, le nom d’Alpha Condé, au nom de la Paix. L’exemple de celui de Nongo sous Condé, est une illustration éloquente que la politique est un jeu, un malin jeu. Ceux qui seraient morts auraient perdu, à tout jamais.

Jeunes de Guinée, exercer ses droits est l’idéal en démocratie, mais si cela devrait nous coûter la vie dans un pays où la justice est toujours restée un rêve qui ne s’est jamais matérialisé. Je suggère humblement et fraternellement de préserver nos vies pour l’avenir, que de les perdre en voulant exercer nos droits. Le temps que les choses rentrent dans l’ordre. La solution, pour emprunter les mots de Khalifa Gassama, n’est aucunement l’élection. La Guinee doit être refondée. 

L’attitude des politiciens quant aux événements récents de Labé, Kankan et Tokouno et ceux d’avant, illustrent parfaitement le degré d’amour, qu’ils caressent pour notre pauvre Guinée.

Vous pouvez ne pas être d’avis avec moi, je m’en excuse, mais telle est mon observation. Je m’inquiète et c’est sincère. La solution c’est NOUS, les jeunes, constamment utilisés pour satisfaire les sombres pulsions de nos chefs. Ne cédons pas aux manipulations qui viendront naturellement de tous les bords. Ne consumons pas notre pays et l’avenir radieux qu’il réserve à la génération révoltée, mise au défi, que nous sommes.

Soyons justes envers nous et le pays! Réfléchissons ensemble aux meilleures alternatives. Nos institutions ne seront jamais la solution.