Ces derniers moments, le viol s’apparente à une épidémie en Guinée. Pis, ce sont le plus souvent les bébés et mineures qui paient les frais de ces actes « barbares ». 

Pour Dr Makalé Traoré, présidente de la coalition des femmes et filles de Guinée, cette recrudescence des viols en Guinée se traduit par le manque de volonté de la part de l’État pour mettre fin au phénomène.

« En 2018 et en 2019, nous avons fait une enquête sur la ville de Conakry jusqu’au km 36. Sur 3 mois, nous avons constaté 552 cas de viols de petites filles et de bébés. Nous avons attendu que les nouvelles autorités soient installées pour faire la restitution du nombre de viols des petites-filles par commune. Cette restitution a été faite dans les (5) communes de Conakry et au Km 36 et la campagne nous l’avons menée avec le gouverneur de la ville de Conakry, mais aussi avec tous les nouveaux élus de la ville de Conakry. Nous avons fait une communication devant l’assemblée nationale à l’occasion du débat d’orientation budgétaire 2019-2020 devant l’ensemble des députés, le président de l’assemblée et les membres du gouvernement pour mettre le doigt sur ce mal. Ailleurs c’est puni par la peine de mort. C’est un crime qualifié. Le pouvoir public n’en fait pas un problème. Ils sont préoccupés par autre chose. Je pense qu’il n’y a pas de volonté politique pour éradiquer ce phénomène », a-t-elle dénoncé au cours d’une interview accordée à nos confrères de mosaiqueguinee, ce lundi 29 juin 2020.

Abdoulaye Kaba