La ville de Kindia a été secouée en ce début de matinée du lundi 08 juin, par de vives tensions contre la sanction évoquée par le premier responsable de la commune, pour toute personne qui serait appréhendée sans masque ou bavette.
Très tôt le matin, des jeunes manifestants ont assiégé les rues, près du marché central de la ville, protestant contre la nouvelle sanction évoquée par le maire de la commune, relative au payement d’une amende de 500000 francs guinéens et (3) jours de prison pour toute personne qui serait interceptée sans bavette.
Les protestataires scandaient des slogans comme « Il n’y pas de Coronavirus à Kindia. Nous ne portons pas de bavette ». Mais ils ont très tôt été dispersés par les agents de maintien d’ordre, à coup de gaz lacrymogène. Et le calme est revenu dans la cité, mais plusieurs magasins et boutiques situés au grand marché avaient déjà fermé.
Une mesure prise que par le maire sans l’avis des autres autorités
La mesure contre laquelle les jeunes manifestants protestaient a été évoquée ce jeudi 04 juin, par le maire de la commune, devant la presse, au sortir d’une réunion qui a regroupé plusieurs autorités de la préfecture sur les questions liées à l’évolution de la pandémie à Kindia. Elle entrait en vigueur ce lundi. Joint au téléphone par un confrère d’Espace Kania, le préfet pour sa part a indiqué que jamais il n’a été question d’une telle sanction pendant le cadre d’échange auquel le maire avait pris part et que la décision est unilatéralement venue de ce dernier, sans l’avis d’aucune autre autorité.
Le maire se ravise
Après les échauffourées de ce matin, notre confrère a également eu un entretien téléphonique avec le maire de la commune, Mamadouba Bangoura. Il nous rapporte que la première autorité communale lui a fait savoir que c’est une erreur et qu’il présente des excuses à l’ensemble de la population. Qu’il ne peut aller à l’encontre des 30.000 fg d’amende fixé par le président de la république.
Faut-il rappeler que la préfecture de Kindia est le deuxième foyer de la maladie virale, après la capitale Conakry. Elle compte à date plus 80 cas confirmés de Covid-19.
Abdoulaye KABA