C’est dans un contexte de menace jihadiste et de vives tensions entre les acteurs politiques, irréconciliables sur la tenue ou le report pour cause de Covid-19, que le second tour des élections législatives maliennes, s’est déroulé ce dimanche 19 avril. Une quarantaine de circonscriptions à travers le pays ont abrité les différents bureaux de vote.

Le processus s’est caractérisé par un fort taux d’abstention. Les bureaux de vote étaient déserts avec une participation qui a, à peine atteint un taux de 15 % dans tout le Mali. A Bamako, épicentre du COVID-19, les chiffres tournent autour de 8 % selon les médias locaux.

Les mènes sources affirment néanmoins que les dispositifs sanitaires ont été prises en compte. Un masque a été prévu pour chaque électeur,  les gels hydro-alcooliques et les récipients de lavages de mains n’ont pas fait défaut non plus.

En ce qui concerne la mobilisation des citoyens, un observateur politique malien y voit « un lamentable taux qui ferait non seulement  souffrir les nouveaux élus d’un problème sérieux de légitimité, mais aussi et surtout, affaiblirait l’exécutif  qui ne serait pas adossé à un législatif fort. ».

Ces élections ont eu lieu dans un Mali profondément déchirés par les attentants terroristes réguliers dans le nord, et une situation sanitaire préoccupantes avec des centaines de personnes infectées par le nouveau coronavirus. Tout ceci aggravé par l’enlèvement, alors qu’il était en pleine campagne, du chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé. Il reste jusqu’ici introuvable.

Le pays dirigé par Ibrahima Boubacar Keïta compte à ce jour 224 cas confirmés de Covid-19, 42 guéris et 14décès. 

Les regards sont désormais braqués vers l’avenir après cette joute électorale. L’opinion malienne craint une explosion prochaine de la maladie. Une implosion de la société à cause de la division profonde qui caractérise la sphère politique, est déjà observable avec les appels au boycott de ce deuxième tour notamment.

Attendons de voir!

D. M