Née en 1994 à Lola, Mafata Sanoh est diplômée de l’Université pour le Développement Communautaire de Guinée (UDECOM) de N’zerekore et titulaire d’un diplôme de licence en Maths Info Appliquée à la Gestion des Entreprises (MIAGE).

C’est une jeune dame timide au sourire innocent que nous a ouvert les portes de son univers. Dans son regard, le talent se lit tout de suite. Vous voyez également dans ses yeux un bouillonnement de grands rêves. 

Elle nous a fait savoir dès le début sa forte passion pour le football, ce qui n’est pas encore très fréquent chez les gens de son genre. Elle a grandi avec cela et c’est la raison pour laquelle ses parents l’ont envoyée à N’Zérékoré pour poursuivre ses études secondaires. 

« J’aimais bien le football, à cause du football je ne me concentrais plus sur mes cours. Mes parents ont décidé de m’envoyer donc à N’zerekore pour le reste de mes études. Au lycée j’ai raté le baccalauréat une fois, la deuxième fois j’ai eu la chance de décrocher. J’ai été orientée à L’université privée, parce que avant je voulais vraiment venir à Conakry. Mais, Dieu a décidé autrement. A l’université, je me suis inscrite en médecine, je n’ai fait qu’un mois puis j’ai changé de département, on me disait à chaque fois que l’Université pour le Développement Communautaire de Guinée (UDECOM) n’a pas d’agrément en médecine. Confuse, j’ai rencontré notre Chef de département pour lui expliquer que je veux changer  de département. Pour un début il ne voulait pas accepter, il se disait que j’étais bien en classe des trucs comme ça. J’ai fini par changer de département, pour faire le MIAGE ». 

Son premier contact avec la pratique des métiers de l’audiovisuel a démarré lorsque son cursus universitaire tendait vers la fin. Son premier stage lui fut accordé par un de ses professeurs. 

« Quand je faisais la troisième année, je faisais aussi le stage dans une entreprise d’un de mes professeurs. Là-bas, on faisait des montages, de l’infographie, des productions web, etc.
Plus tard, je devrais voyager pour Dakar, mais finalement je me suis retournée à Lola chez mes parents. J’avais un frère à Conakry, qui me disait de lui envoyer mes dossiers pour qu’il me cherche un stage, mais moi je ne voulais pas du tout quittee mes parents. C’est pourquoi je voulais travailler entre Lola et N’Zérékoré. Un jour j’ai décidé de préparer mes dossiers et les envoyer, et je crois c’est ici à Espace qu’il a déposé. Quand je suis venue à Espace au mois de juillet 2019, les autres stagiaires avaient fait deux mois de stage et moi c’était ma première fois. Quand j’ai fini mon stage de trois mois, j’ai continué jusqu’à maintenant là ».

Comme aime à le dire son patron Lamine Guirassy qui aime souvent à la citer dans les GG, Mafata Sanoh est l’autre réalisatrice de l’émission. Malgré sa vie de femme, elle reste la seule ambassadrice de la gente féminine dans l’équipe de réalisation.

« Le PDG Lamine Guirassy m’appelle souvent, l’autre réalisatrice des Grandes Gueules. Je dois dire que je ne suis pas la seule, c’est une équipe. Au début on était trois, on venait de 6h jusqu’à 23h. En tant que femme, je me suis dit que c’est risqué de sortir à 6h et rentrer à 23h. Le lendemain je suis venue voir le DG pour lui expliquer mon cas. Il a donc décidé de me laisser désormais rentrer à 20h. Mon collègue restait jusqu’à 23h, il ne se reposait pas, je lui ai proposé de me laisser venir le matin gérer par exemple les émissions:  Le Lève Tôt, les Grandes Gueules, le 13h puis il continue avec le reste ».

A cause de son calendrier très chargé, l’autre réalisatrice de Grandes Gueules ne trouve pas de marge pour faire autre chose. Elle est entièrement absorbée par son calendrier professionnel.  

« Pour le moment je n’ai pas d’autre activité, par ce qu’il n’y a pas de repos. Donc je ne peux pas entreprendre quoi que ce soit ».

Sa réussite à se hisser à ce niveau est une véritable leçon de vie. Nul n’échappe pas à son destin.

DIABY