Les grossesses précoces sont l’une des sources de déscolarisation des jeunes filles. En Guinée ces cas sont assez récurrents et un nombre important de filles n’arrivent pas souvent à surmonter l’épreuve de la maternité. Certaines réussissent néanmoins à se tirer d’affaire et prendre leur destin en main , Foulématou camara est pourtant une jeune mère âgée d’une vingtaine d’années et une militante pour les droits des jeunes filles. Elle raconte sa passionnante histoire.
Orpheline de mère dès l’âge de 12ans, Foulematou Camara est une jeune fille qui a eu une adolescence douloureuse en tombant enceinte à l’âge de 16ans alors qu’elle faisait encore la 10ème année.
Pour la préservation de l’honneur de la famille, elle s’est retrouvée totalement abandonnée par ses propres parents.
« Quand tu tombes enceinte, on te rejette on ne te parle plus on dit que tu as déshonoré ta famille » nous confie-t-elle. La laissant à la merci de la rue pendant plusieurs mois, sans argent ni nourriture, elle fût hébergée dans la famille d’une de ses amies et choisît de poursuivre ses études. « Cette situation m’a permis de m’engager à aller jusqu’au bout de mes études en travaillant très dur malgré ma grossesse pour réussir mon BEPC, et je l’ai fait avec mention. Tout le monde était étonné du fait que j’ai fait de ma grossesse une force et non un obstacle, malgré les moqueries et injures ».
Après une année d’expérience de jeune maman, elle a décidé de se battre pour la cause des jeunes filles de son pays à travers des causeries éducatives sur les grossesses non désirées et précoces mais aussi sur l’éducation sexuelle, qui restent un sujet tabou en Guinée. C’est ainsi qu’elle a rencontré Hadja Idrissa Bah, à l’époque présidente du parlement des enfants de Guinée, avec qui elle a eu l’initiative de fonder le club des jeunes filles leaders de Guinée qui est aujourd’hui, un espace d’affirmation sur leurs droits et devoirs et d’épanouissement, des jeunes filles guinéennes. Elle a effectué de nombreux voyage dans ce sens dans la sous-region et à Paris lors du 29ème anniversaire de la convention internationale des droits de l’enfant où elle a partagé son histoire. Elle consacre son temps à encourager les autres filles qui ont été dans la même situation à poursuivre leur rêve et ne jamais abandonner.
« Avec toutes ces expériences je suis fière de moi à cause de tous les obstacles que j’ai rencontrés dans ma vie et que je puisse me servir de ma voix pour changer les mentalités des gens mais surtout encourager les jeunes filles à se battre quelles que soient les circonstances car nous sommes et nous resterons au centre de tout développement » a-t-elle conseillé.
Aujourd’hui elle est étudiante, mère d’un enfant de 5ans et poursuit ses études à Chypre dans la langue anglaise tout en gardant jalousement dans un coin de la tête son ambitieux rêve d’être diplomate.
Abass D
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