Cette semaine a démarré avec une synergie de filles et femmes à bord de nombreux véhicules, investissant les coins de Conakry. Scandant haut et fort des slogans comme « Justice, justice » et « stop aux tueries », ces citoyennes qui sont pour la plupart des activistes et des journalistes, réclamaient justice pour les nombreuses personnes tombées sous les balles lors des manifestations mais aussi interpelaient les autorités à agir pour mettre fin aux violences perpétrées par les forces de sécurité, particulièrement contre les femmes.

Aissata Rougui Camara, une des organisatrices de la manifestation, revient sur les motivations de la démarche: « c’est suite à la publication de la vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux, dans laquelle une femme a été utilisée par les forces de l’ordre comme bouclier humain et les nombreuses tueries lors des manifestations que ce mouvement est né. Des filles et femmes militantes et journalistes se sont réunies en synergie pour interpeller les autorités à agir afin de mettre fin aux violences basées sur le genre. Car nous avons remarqué que pendant les manifestations, les femmes et les enfants ne sont pas épargnés. Nous nous sommes donc retrouvés ce matin à 07h, au pont 08 Novembre en véhicules pour un sit-in véhicule flash. De là nous sommes allés vers la corniche en scandant des slogans et munies de pancartes. Et après nous avons terminé au Belvédère par une série d’interviews avec des journalistes »

A la question de savoir si le mouvement continuera ou pas, Aissata a répondu en ces termes: « Ce n’est que partie remise. Nous n’avons rien décidé pour le moment. Mais nous nous retrouverons prochainement et nous établirons un programme pour la suite et vous en serez informés »

A noter que la synergie est baptisée « Ligue des Droits Humains ». 

Une question reste tout de même posée. Pourra t-elle amener les autorités guinéennes à faire appliquer la justice dans un pays où les coupables n’ont presque jamais été retrouvés après des exactions?

Ib’n KABA