Les jeunes de Guinée lors des remous politico-sociaux, ont toujours payé le plus lourd tribu et la facture a toujours été salée. Mais jamais, ils n’ont rien gagné. Si non qu’être héritier d’une haine qui enfle au quotidien, conduisant ainsi le pays vers une incertitude sans nom, un futur de plus en plus brumeux.

Ainsi arriva la démocratie

Le premier vent de la démocratie a soufflé sur notre pays lorsqu’aucun guinéen âgé de moins de 29 ans n’était encore né. La démocratie commence à prendre de l’âge en Guinée, ce n’est pas vraiment visible, si non, je vous le jure sur la tête de nos leaders politiques que, pour de vrai, elle entame désormais sa quatrième décennie d’existence chez nous! Elle va commencer à compter dans quelques années des poils blancs dans sa barbe. Quel bonheur aurions nous pu le dire! 

Mais, évidemment, c’est que du vent. 

Trop de sacrifices consentis

Ces trois décennies d’apprentissage du système de gouvernance qui s’impose comme un modèle universel, au pays des (Daddy’s ConTouré) se sont révélées comme une aventure parsemée de sang versé, d’âmes pour la plupart jeunes, arrachées à l’affection de leurs proches, de dégâts matériels importants ainsi que de plusieurs violations de droits humains. Tout ceci couronné par un fendillement de la coexistence pacifique nationale en république sexagénaire de Guinée. 

Des luttes intenses ont été menées et des sacrifices consentis pour voir en conclusion, la Guinée s’offrir le luxe d’installer son tout premier Président élu à l’issu d’un processus électoral jugé démocratique par plusieurs observateurs malgré des contestations à la légitimité compréhensible, c’était confus tout ça.

Nous qui pensions que l’espoir était permis

Une multitude d’institutions exigées par la constitution, ont éclos dès le lendemain de l’installation du Président Professeur. Les Guinéens ont caressé l’espoir d’entrer dans une nouvelle ère de démocratisation. On se l’est permis jusqu’à ce que, par les discours et actions entreprises par les différents animateurs de la classe politique guinéenne, l’espace démocratique se soit putréfié et ait commencé à reprendre sa morphologie ancienne.

Mais, qui sont les véritables artisans de la démocratie en Guinée?

La réponse est sans ambages, tout le mérite revient à la Jeunesse martyre et lésée de Guinée. Les luttes se mènent pour défendre une cause, espérer obtenir un résultat. Elles se mènent par ce que, ceux qui la portent, sont animés d’un idéal de changement. Participer à la prise de décision, en vue de mieux impacter la vie de la société. Les jeunes guinéens ont longtemps été manipulés et utilisés par les hommes politiques. Des gens qui n’ont jamais véritablement pensé à eux, que lorsqu’ils s’agit de les conduire soit dans l’isoloir, soit au mouroir. 

Les jeunes guinéens ont constamment fait face au complexe qui leur a été inculqué par les décideurs: qu’ils sont incultes, mal formés et n’ont pas les aptitudes suffisantes pour qu’il leur soit confié des responsabilités. 

Ô que c’est dommage. En effet, qui établit les politiques publiques basées sur l’éducation, la formation, l’employabilité, la jeunesse? Qui décide de la politique de l’éducation? Qui lui crée les opportunités d’embauche? Mais ce sont eux bon sang de bon Dieu. Les jeunes l’ont-ils compris? Non et Non. Les récentes élections municipales ont mis à nu le niveau de prise en compte des aspirations de la Jeunesse, elles ont aussi fait apparaître leurs mépris pour les jeunes, aucun des partis mastodontes n’a de maire âgé de moins de 35 ans, aucun député venant de leur rang n’était jeune. Les médias en parlent peu, mais les dernières élections, les communales, ont sonné comme un rejet de la jungle politique guinéenne toute entière.

Aujourd’hui, le constat est plus que jamais lamentable. Les jeunes guinéens dans leur immense majorité sont abêtis et conditionnés par les discours diviseurs et ethniques portés égoïstement par ceux que nous appelons “Chefs ou Leaders”. 

Des personnalités qui sont ou/et qui ont été aux commandes de la Guinée depuis ces trois décennies au cours desquelles notre peuple s’approprie, mais mal, la culture démocratique, notre nation meurt à petit feu.

Qu’ont-ils su proposer ces leaders? Qu’ont-ils pu apporter à part ennuies, division, gabegie, népotisme et leurs corollaires nuisibles à l’unité des braves populations guinéennes. 

Donne ta voix, donne de la voix, mais pas ta vie!

A l’aube de cette nouvelle décennie, une nouvelle voie devrait être tracée, par les jeunes et pour les jeunes. L’état d’esprit de la Jeunesse guinéenne doit être reconfiguré et revigoré. Ses ambitions agrandies et sa vision élargie. Mais à l’allure où vont les choses, elle se dirige droit dans le mur, la probabilité qu’elle serve à nouveau de combustible pour faire fonctionner les sordides machines politiciennes de division ethno-stratégique et de massacre de la démocratie est forte, comme cela a souvent été le cas. Il ne faut pas se voiler la face, la « crise » est là, à la barbe et au nez de tous, les démons de la démocratie sont prêts à la déclencher, à la dégainer pour fragmenter le pays. Pourtant, le remède le plus efficace pour y faire face est connu de tous, mais ignoré. C’est la Jeunesse, celle de la république de Guinée. Cette jeunesse aujourd’hui divisée et que se méprise, cette jeunesse qui doit prendre ses responsabilités, s’engager et s’affirmer dans une lutte sincère et non opportuniste ou partisane.

Quoi qu’il advienne, la Guinée se construira par elle, autant qu’elle se soutienne et se supporte. Ce n’est pas un vœu pieu, Nous y sommes condamnés. #DieuVeille