L’Union syndicale des travailleurs de Guinée plus que jamais divisée. La semaine dernière la version Abdoulaye Sow a agité le chiffon rouge en annonçant une grève générale et illimitée en guise de solidarité au SLECG. Ce lundi 20 janvier 2020, celle conduite par Abdoulaye Camara a désapprouvé l’idée et a qualifié la démarche d’illégale et illégitime. Elle invite tous les travailleurs à ne pas respecter ce mot d’ordre de grève.
L’USTG d’Abdoulaye Sow soutient le SLECG dans son bras de fer contre le gouvernement. Elle menace de déclencher une grève générale et illimitée ce mardi 21 janvier 2020 si les enseignants arrêtés la semaine dernière ne sont pas libérés. « Défendre le droit des travailleurs et le travail, c’est notre rôle ça. Aujourd’hui nous avons des camarades syndicalistes qui sont en prison pour des raisons que nous ne connaissons pas donc ; nous ne pouvons pas rester indifférent face à cette situation. » a-t-il martelé.
Une dissonance interne
Cette sortie d’Abdoulaye Sow est contestée par le camp d’Abdoulaye Camara. Pour cette faction, la menace de grève est inopportune et illégitime. « On ne peut pas déclencher une grève de solidarité sans une assemblée générale» a expliqué le premier responsable de l’autre USTG.
De son côté, le premier secrétaire général adjoint dudit syndicat est revenu à la charge. Pour Maurice Dopavogui, la menace de l’USTG d’Abdoulaye Sow a d’autres visées : « La grève de solidarité ne se fait pas verbalement par quelqu’un qui est assis dans son bureau, il faut l’accord de tout le monde. Parce qu’il y a des secteurs économiques, des services, des entreprises où il n’y a aucun problème les travailleurs et les employeurs s’entendent. Le syndicat doit botter la botte syndicale et non politique » .
Réponse du berger à la bergère
La réaction d’Abdoulaye Sow à cette désapprobation, ne s’est fait attendre : « Regardez sur le terrain, qui est syndicaliste qui ne l’est pas. Qui a les enseignants qui ne les a pas».
Un appel à l’endroit des autorités
La faction frondeuse se dit éprise de paix et de stabilité. Elle lance un appel à l’endroit des autorités du pays. Abdoulaye Camara en est son secrétaire général : « Nous demandons au gouvernement guinéen d’écouter des pleures des travailleurs et travailleuses de Guinée en ouvrant la porte des négociations de l’inter centrale CNTG-USTG arrêté depuis 2017. »
Il se dit prêt d’ailleurs à tous les niveaux à aller en grève à compter de ce mardi : « En ce moment tout le monde est mobilisé. On ne fait que m’appeler pour me demander quand est-ce la grève. Mais nous nous avons posé la condition, si nos camarades sont libérés demain ou après-demain nous allons venir autour de la table de négociation. »
Des grèves planent dans plusieurs secteurs en ce début d’année et cela suffit largement pour évaluer l’état de santé du pays.
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