Depuis quelques années, l’éducation guinéenne ne soufflera pas en 2020. La fin du bras de fer entre le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) et le Gouvernement n’est pas pour demain. La préoccupation enfle chez les élèves et étudiants. Leur réussite académique est plus que jamais, compromise.

C’est à partir de ce jeudi 09 janvier 2020 sur toute l’étendue du territoire national, que Aboubacar Soumah et sa troupe ont entamé une grève générale et illimitée, demandant ainsi la cause du personnel enseignant. Le mot d’ordre est suivi et paralyse plusieurs institutions d’enseignement sur l’étendue du territoire national. 

L’angoisse est croissante chez les jeunes élèves et étudiants qui souffrent depuis plusieurs années des conséquences des crises dans le secteur. « C’est une inquiétude majeure dans la mesure où, sans éducation aucune nation ne peut prétendre se développer, sans éducation aucune nation ne peut espérer avoir un avenir radieux. Donc si ces grèves continuent, elles auront un impact négatif sur l’éducation en général, non seulement pour les élèves mais aussi pour les étudiants voire les parents d’élèves. Si aujourd’hui l’éducation guinéenne s’affaiblit ainsi que le taux de réussite aux examens nationaux, c’est parce-que ceux qui doivent contribuer à la formation de ces élèves et étudiants ne prennent pas leur responsabilité. Il faut offrir un environnement de paix aux apprenants et éviter  complètement les grèves à répétition dans le secteur de l’éducation » nous a confié Sidikiba Condé (président du collège des étudiants des universités privées et Lauréat des J-Awards 2019, catégorie Société civile).

Comme lui, Mouloukou Souleymane, président de l’association des élèves, étudiants et diplômés pour le développement, pense également que cette grève ne devrait pas avoir lieu. « Cela est vraiment inquiétant, pour nous responsables d’associations d’élèves et d’étudiants, mais aussi pour l’ensemble des élèves. Vu tout le retard qu’on a accusé l’année passée à cause de ces grèves, vu tous les échecs lors des examens nationaux, vu le faible niveau des apprenants, cette grève est un facteur qui contribue à dégrader le niveau déjà faible des élèves. Au SLECG particulièrement, je leur demande de penser aux besoins de nous élèves et étudiants avec lesquels ils sont chaque jour, notre besoin d’aller à l’école pour apprendre, de nous aider davantage à apprendre car c’est ce qui nous pousse à aller à l’école » s’est-il confessé.  

Même si le climat reste tendu entre les autorités gouvernementales et les grévistes, les jeunes élèves et étudiants, espèrent de tous leurs vœux, qu’un terrain d’entente soit trouvé par les différentes parties pour en finir complètement avec ces interruptions, qui font perdre à l’éducation guinéenne de l’élan et du temps. Il faut noter que les négociations qui étaient initiées ont pris un coup sérieux avec la condamnation à des peines d’emprisonnement de certains enseignants. Leur libération devient un préalable avant toute discussion possible. Les parties devraient lâcher du leste et garder à l’idée que: tant vaut l’école, tant vaut la nation.